Colles et santé

Family Practice SignLes colles ne sont pas des produits anodins. Dès lors, quel peut être leur impact sur notre santé ?


De nombreuses substances présentes dans les colles, notamment dans les colles synthétiques, ont la capacité de produire des effets nocifs sur l’organisme ; on parle de toxicité.

En fonction de leur composition, les colles présentent un degré de toxicité variable ; les     composants toxiques peuvent être les bases adhésives, les solvants ou les additifs.

L’effet néfaste qu’exercent ces substances sur l’organisme humain est directement lié à la dose absorbée et à la voie de pénétration (cutanée, respiratoire ou digestive). La durée et la fréquence d’exposition sont aussi des facteurs très importants.

 

 

•  Au stade de la fabrication des colles,

on rencontre des personnels fortement exposés au risque sanitaire. En milieu industriel, une réglementation stricte impose des équipements collectifs et individuels de protection ainsi qu’une surveillance médicale renforcée. Malgré ces précautions, le risque zéro n’existe pas.

Ce risque s’amplifie de façon considérable dans les régions du monde où l’application des principes de sécurité sanitaire au travail n’est pas une préoccupation première.

 

 

•  Au stade de la production de biens et sur les chantiers,

la mise en œuvre répétitive des colles synthétiques expose les personnels à d’importants risques d’altération de la santé (troubles respiratoires, cutanés, sanguins, hépatiques, rénaux, mais aussi troubles du système nerveux central et périphérique). La manipulation de solvants organiques aux fins de nettoyage vient encore aggraver ces risques.

Ici encore, l’efficacité des équipements de ventilation, le port de masques et le respect des consignes de sécurité au travail sont essentiels pour empêcher (?) ou limiter les effets de ces substances sur la santé des travailleurs. La surveillance médicale reste une composante clé de la lutte contre les maladies liées à l’exposition aux substances dangereuses en milieu professionnel.

 

 

 Au niveau du consommateur,

la présence de colle dans un produit manufacturé ou dans un élément de construction peut encore se révéler nocive, mais il n’en est pratiquement jamais fait mention sur ces produits ou matériaux.

Certains composés comme les COV (Composés Organiques Volatils) continuent à se libérer, parfois pendant plusieurs années, à l’intérieur des habitations, avec un impact direct sur la santé (irritations oculaires et des voies respiratoires, maux de tête, manifestations allergiques).

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À titre d’exemples :

 

> Le formaldéhyde (assimilé COV) présent principalement dans les panneaux de bois aggloméré et les contreplaqués a été classé cancérogène certain pour l’Homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer (OMS) ; il peut aussi nuire à la fertilité et au développement du fœtus.

> Le toluène et le xylène, très encadrés par une réglementation européenne restrictive, sont des COV encore utilisés comme solvants dans les colles industrielles. L’apport le plus massif s’effectue à travers les biens de consommation importés. 

Ils se retrouvent in fine au sein de produits manufacturés qui deviennent eux-mêmes source d’émanations nocives dans l’environnement proche du consommateur.

> Les colles polychloroprène (colles contact), très couramment utilisées dans l’industrie de la chaussure, provoquent chez certains sujets des eczémas très sévères.

> Des colles naturelles, à base de latex (caoutchouc de l’hévéa), de colophane (résine de pin), de protéines animales (os, cartilage, peau de porc ou de bœuf ; caséine ; œuf ; poisson…) peuvent également être à l’origine de troubles allergiques aigus.

> Les charges ou adjuvants entrant dans la composition des colles et présents dans les produits finis sont eux aussi potentiellement allergisants par contact ou succion.


La population générale se trouve ainsi exposée à un risque sanitaire dont elle n’a pas toujours conscience, difficilement mesurable et contre lequel elle ne bénéficie d’aucun suivi médical.

 

 

Colles grand public

Les colles solvantées destinées au bricolage, au bureau ou aux loisirs créatifs font l’objet d’un étiquetage réglementaire informant le consommateur sur la toxicité du produit, sans en préciser la composition.

Ces informations de mise en garde sont de type :

« Ne pas avaler » ; « Ne pas respirer » ; « Risque de somnolence en cas d’inhalation »…

 

 

Quand la colle devient drogue

L’effet psychoactif produit par les vapeurs de solvants organiques est recherché par des consommateurs souvent très jeunes, pouvant facilement se procurer un tube de colle dans le commerce.

La colle est « sniffée », c’est-à-dire inhalée intentionnellement en vue d’atteindre un état d’ivresse euphorique et de désinhibition. Cette pratique engendre des troubles de la perception et du comportement,  la somnolence et dans certains cas l’évanouissement. À long terme, on observe une atteinte des systèmes nerveux et respiratoire, des yeux, du foie, des reins…

La dépendance s’installe rapidement ; elle est davantage psychologique que physique. En parallèle, l’accoutumance conduit très vite le consommateur à augmenter la fréquence des prises. On imagine bien l’effet dévastateur que provoque une telle addiction chez l’adolescent en termes non seulement de santé mais aussi de scolarité, relations familiales et sociales.






Moins de colles, c’est plus de santé !

 

 

 

 


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